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La clapière

Le nom "Clapière" est dérivé du vieux terme vernaculaire "Clapasse", qui désigne une zone d’éboulis.

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La Clapière est un glissement de terrain situé près du village Saint-Étienne de Tinée, il est connu et observée depuis au moins 2000 ans et fait l'objet d'une surveillance rapprochée depuis 1977 pour cause d'éboulement de forte ampleur (50 millions de m3).

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Son historique et son évolution sont marqué par six dates importantes :

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1711

Un glissement de terrain obstrue la Tinée qui inonde les prés et recouvre de sable et de gravier les environs. 

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Septembre 1977 

Un rocher de 50 tonnes tombe sur une ancienne route RD 2205. La digue de protection arrête des blocs représentant plus de 100 tonnes. 

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Automne 1987 

Nouvelle accélération du glissement de 9 cm par jour. 

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Février 1977 

Éboulement important avec formation d'une ravine de grande ampleur dans laquelle roule de gros blocs 

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Septembre 1986 

Accélération du glissement de 4 cm par jour qui se manifeste par des chutes de rochers. 

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Hiver 1997 

Pic d'activité de la Clapière causée par de fortes pluies 6 cm par jour et 30 cm par jour à certains endroits.

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la géologie

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Légende:

A : Gneiss (Formation d'Anelle)
I : Migmatites (barre d'Iglière)
C : Couverture sédimentaire
G : Grès
S : Alluvions et sédiments

F : Contact anormal

Le profil de la vallée de la Tinée a été dessiné par les glaciers qui se sont succédés lors des différentes phases de glaciations

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La partie de la montagne qui constitue le glissement de terrain est constitué par un matériel métamorphique hercynien (période géologique d’orogénèse s’étalant du Dévonien : - 400 MA au Permien : -250 MA) repris par la tectonique alpine : des gneiss plagioclastiques à biotite dits d’ « Anelle » parcourus par une longue bande de métadiorites stratiformes beaucoup plus massives et compactes, dites d’ « Iglière ». Le tout est fracturé de failles subverticales.

Facteurs favorisants le glissement

Le glissement de la Clapière  est le résultat de plusieurs facteurs mis en jeu :

Le terrain

 A la fonte du dernier glacier il y a environ 10 000 ans, le versant de la montagne affecté par le glissement de la Clapière n’a plus été comprimé par l’importante masse des glaces. Les roches ont été fracturées par des failles. L’érosion glacière due à ces glaciations successives a entrainé une destructuration géologique de cette partie du massif par la rupture des foliations dans la structure des roches. Cette conjonction a créé un facteur propice à une instabilité générale du versant, la cohésion du massif devenant insuffisante à vaincre la gravité. 

Le risque sismique

Le séisme, que l'on appelle plus communément tremblement de terre, est la manifestation du passage d’ondes dans le sol. Par l’action de ces vibrations, les différents terrains ondulent selon leurs propres caractéristiques. Mais si l’énergie du séisme est supérieure à la capacité de vibration du terrain, alors celui-ci devient instable et casse.

 

D’où la création de nouvelles fractures qui peuvent amener à des glissements de terrain.

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Les fractures déjà existantes qui sont les plus grandes zones de faiblesse lors d’un séisme. Ce sont aussi des zones qui ont tendance à canaliser les ondes sismiques lorsque se produisent des tremblements de terre.

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On note que la Clapière se trouve dans un département en zone de sismicité "moyenne".

L'eau

L'eau peut affecter le site du glissement de manière chimique et mécanique.

L’hydratation des minéraux : les roches sont composées de minéraux. Certains minéraux peuvent  incorporer des molécules d’eau dans leur réseau cristallin. Cela a pour conséquence de faire gonfler la structure cristalline, puis de la briser, et donc d’altérer la roche.

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La décarbonatation : un phénomène de solubilisation du calcaire, par la dissolution du CO2, qui altère la roche

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L’hydrolyse : une réaction chimique entre le minéral et l’eau ; elle donne un nouveau composé plus petit. C’est de cette façon que la roche est le plus souvent altérée.  

L’action mécanique est essentiellement produite par le ruissellement ; il use et désagrège la roche, ce qui peut conduire à une déstabilisation de la masse rocheuse. Cette action explique que les glissements sont favorisés lors de pluies longues et intenses, ou de la fonte des neiges.

Les scientifiques ont observé que chaque année les déplacements sont plus importants au printemps (ce qui correspond à la fonte de neige) , mettant ainsi clairement en cause le rôle de l’eau souterraine dans la dynamique de ce glissement, même si ce facteur n’est pas le seul.

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Dans le graphique ci-dessus nous remarquons que plus il y a de l'eau, plus il y a d’éventements/éboulements.

Le risque que la clapière presente

Sachant que la Clapière se trouve sur la rive gauche de la Tinée et en aval du village de Saint-Etienne de Tinée, si un glissement de forte ampleur se produit les roches tombées formerait un barrage retenant les eaux de la Tinée puis, un lac se constituerait et inonderait le village

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